Je l'ai questionnée sur son métier et lui ai demandé s'il y avait dans la région beaucoup d'agricultrices. Pour des personnes en couple, les deux configurations les plus courantes sont : femme et homme travaillant sur l'exploitation, ou homme sur l'exploitation et femme ayant un travail à l'extérieur. Le schéma femme sur l'exploitation et homme travaillant à l'extérieur est plus rare. Marylène m'a fait savoir qu'elle avait participé, il y a trois ans, à la création d'un groupe exclusivement composé d'agricultrices de la région : les Agri-Nanas. Groupe qui organise des rencontres, des conférences, des sorties culturelles et des repas.
L'étape du jour n'est pas très longue (17 kilomètres) ; il me faut cependant quitter la Terterie si je ne veux pas arriver trop tard à Saint-Pois. La douleur au bas intérieur du mollet gauche (un début de tendinite ?) m'a pris dès le démarrage et est allé s'amplifiant ; mon arrivée au village de Saint-Michel-de-Montjoie, aux trois cinquièmes du parcours et au terme d'une montée à faible pente mais d'une respectable longueur, a été pénible.
Le sentier franchit un ruisseau |
J'arrive à 13h15 à Saint-Michel-de-Montjoie. Les Dubois m'avaient dit que j'y trouverai du ravitaillement. Alors qu'elle s'apprêtait à fermer boutique (l'heure de fermeture est à 13h00), la dame qui tient le café-épicerie m'a gentiment laissé m'installer dans son café pour y pique-niquer et me vendre quelques bricoles dans son épicerie ; puis me faire un café et enfin garder mon sac à dos, le temps que j'aille visiter le parc-musée du granit un peu plus haut dans le village. Qu'elle en soit ici encore remerciée.
L'entrée du parc-musée du granit |
Une borne d'octroi en granit |
Le parc-musée du granit est un endroit qui, comme cela se dit dans les guides, vaut le détour. C'est un musée en plein air consacré à cette variété minéral typique de la région : le granit. On y découvre son histoire géologique, celle de son extraction, de son façonnage et de ses multiples usages. Le tout est présenté à la fois sur quelques grands panneaux d'explications pédagogiquement bien faits, et dans des ouvrages en granit plus ou moins anciens et d'une grande variété (bornes, frontons, pressoirs, calvaires, etc.) répartis dans tout le parc ; a été également reconstituée un site de carrière (extraction, taille, etc.).
Pendant que je visitais le site (seul visiteur cet après-midi...), un ancien carriériste (?!!), plutôt carrier (?) et son épouse - qui participent à l'entretien du parc-musée - m'ont expliqué qu'ils préparaient la venue à partir du week-end suivant d'un symposium (sic) réunissant deux sculpteurs. Ces deux sculpteurs en résidence pendant trois semaines vont réaliser en public deux oeuvres à partir de blocs de granit bruts. Au cours de notre conversation, l'ancien carrier se disait navré du désintérêt de la jeune génération pour l'entretien et la valorisation du patrimoine historique des carrières de granit.
Peu de temps avant mon arrivée à Saint-Pois, je rencontre un couple de randonneurs faisant une pause au bord du sentier (le mari d'un âge un plus avancé que le mien) ; originaires d'Argentan (Orne) ils sont en chemin pour le Mont Saint-Michel, et ce soir ils dormiront, comme moi, au gîte communal de Saint-Pois. Saint-Pois est une petite commune dont les 499 habitants ont la chance d'avoir sur place toutes les commodités : boulangerie, boucher, supérette, médecin, infirmière, pédicure, coiffeur, etc.
Comme au téléphone, l'accueil à la marie de Saint-Pois pour récupérer les clés du gîte a été d'une grande gentillesse. Le gîte communal est propre, simplement équipé, et dans les deux dortoirs il y a suffisamment d'espace entre les lits superposés.
L'église de Saint-Pois |
Pendant ce bon moment passé à la terrasse du Normandy, nous voyons arriver à pieds ou en voiture, une foule de gens qui se dirigent tous vers un local non loin de là. Nous pensons d'abord à une réunion scolaire de fin d'année (bien qu'il n'y ait aucun enfant accompagnant les adultes) ; mais le flot des arrivées continue et l'on se dit que ce petit village ne peut avoir autant de parents d'élèves. Nous interrogeons les patrons du restaurant qui nous apprennent que ces personnes sont une partie des 1 200 bénévoles qui participent à la réunion-bilan du Festival de musique rock - les Papillons de nuit - organisé dans un village tout proche (Saint-Laurent-de-Cuves) depuis une quinzaine d'années, et qui cette année a accueilli 65 000 participants les 22, 23 et 24 mai 2015 venus écouter entre autres : Placebo, IAM, Arthur H, Yannick Noah.
Voir les photos de l'étape de Brouains à Saint-Pois.
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